Les enfants des autres sont un peu les nôtres

Publié le par Val

Hier soir, pour une fois, nous avons connu dans le nid douillet un grand moment de plaisir cinémato-télévisuelesque...
Vous savez, un de ces films dont vous avez vaguement entendu parlé au moment de leur sortie et que vous n'avez pas eu le temps de voir, tiraillé que vous êtiez entre le dernier Astérix et le retour du Jedi d'après-l'avant-d'après.
Heureusement, on a inventé Canal + et sa programmation choc, qui vous permet de rattraper votre retard cinématographique confortablement installé dans votre canapé, votre moitié calée sur vos genoux tandis que vous enlacez tendrement votre bol de chips.
Hier soir donc, Canal nous a proposé "Les enfants de l'homme" d'Alfonso Cuaron (un mexicain qui en a sous le sombrero, c'es moi qui vous le dis).

Je vous plante le décor : nous sommes en 2027, à Londres. L'humanité toute entière, de Melbourne à Washington, de Villetaneuse à Bogotta, est frappée d'infertilité. Plus un seul enfant qui soit né depuis 18 ans. Le plus jeune représentant de l'humanité, âgé de 18 ans justement, est assassiné. Le monde entier est sous le choc, saisi d'effroi.
Déjà que l'ambiance n'était pas au beau fixe...Partout des guerres, le terrorisme, des épidémies de toute sorte, une peur de l'autre exacerbée (la chasse aux étrangers y est glaçante de réalisme).



Imaginez une seconde ce que serait votre vie et celle de la communauté à laquelle vous appartenez (famille, ville, pays, association de philiatélistes, ce que vous voulez) si vous saviez que vous êtes le point final de l'histoire de l'humanité.
Il est déjà difficile de donner du sens à son existence, alors si il n'y a pas "d'après nous", à quoi bon? A quoi bon vivre? A quoi bon se soigner? A quoi bon travailler? etc.
La question est passionnante, et le film nous la balance en pleine tête dès le début.
Et comme à tout bon film doit correspondre un héros, Clive Owen s'est dévoué à la tâche, pour notre plus grand plaisir. Approché par son ex-femme (la sublime Julianne Moore), militante d'un mouvement de lutte pour le droit des immigrés, étrangement baptisé "les poissons", lui le dépressif alcoolique se trouve embarqué dans un road-movie musclé qui le conduira à escorter une jeune femme miraculeusement enceinte pour la mettre à l'abri. A l'abri de qui? De tout le monde! Du gouvernement, qui ne tolèrera pas qu'un nouveau-né inespéré sorte du ventre d'une "réf" (réfugiée), d'extrêmistes libertaires prêt à mettre la vie de la mère et l'enfant en danger pour en faire leur porte-drapeau, et de la violence généralisée qui s'est emparée de l'humanité.
Une belle réflexion sur l'avenir du monde, rien que ça, toute en force et en finesse à la fois. C'est le pari réussi du réalisateur, qui a su recréer un monde qui nous est à la fois familier et lointain (vous observerez le clin d'oeil amusant fait aux JO de Londres 2012 sur un sweat du héros), sans débauche d'effets spéciaux. Il use de la violence sans en abuser, et a fait appel à une brochette d'acteurs brillants pour illustrer son propos. Michael Caine fait partie de la bande, et quand on connait le talent du monsieur, on peut lui faire confiance sur la solidité de scénario et de celui qui le porte.
Le scénario justement est tiré d'un livre éponyme de P.D James, que j'affectionne tant...Cuaron s'est écarté volontairement d'une lecture un peu trop "christique" du livre, pour universaliser son propos, ce qu'on pourrait difficilement lui reprocher...


Ce matin en faisant les courses avec le Globule j'ai prêté l'oreille et je me suis dit que ce serait vraiment bien triste un monde sans rires d'enfant ...

Publié dans la chambre d'enfant

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
Z
Ca ressemble drôlement à une histoire qu'on m'a racontée ça : un p'tit qu'est pas encore né qu'on tue tous les autres mouflets pour être bien sûr. Mais si, ha c'était.... ha ça y est je l'ai : jésus qu'il s'appelait, oui c'est bien ça, et sa mère aussi devait fuirrrrrrrrrrr
Répondre
E
Et quand est-ce que ces excellents films passeront sur France 2 ou Arte? Non, parce que moi, je n'ai pas canal pluche. Comment? On peut louer des films? Noonnn!!!<br /> En tout cas, je note, je note.
Répondre
V
<br /> Tu peux aussi te les faire offrir!<br /> Note pour ton anniversaire ou ton Noêl . Ou la fête des citationneurs.<br /> <br /> <br />
C
Je note, je note...<br /> les 2, les 2 !!!
Répondre
L
Pour une fois que je pouvais montrer à Val un film de SF sans qu'elle me dise: "c'est pas mon truc", rahhhh, contente!
Répondre
N
un monde sans enfants???? l'imaginer fait froid dansle dos, niko sans sa ribambelle de mômes???? ça non, jamais!!!
Répondre
V
<br /> Et puis ça veut dire la fin des "Maternelles", tu imagines le drame?!!!<br /> <br /> <br />