Avis de tempête (qu'à la fin on nous les brise)

Publié le par Val

Je ne sais pas ce qui se passe en ce moment, mais il souffle comme un vent d'amertume lorsque je me balade de blog en blog (vous savez : vous cliquez sur le site de quelqu'un qui vous a laissé un com, vous cliquez ensuite sur un de ses favoris etc...c'est comme ça qu'en partant d'un article sur le changement d'heure vous pouvez vous retrouver sur le blog d'un collectionneur de fourches à 3 dents  puis sur celui d'un adorateur de Satan et finalement vous finissez par adhérer au Temple Solaire).
Apparemment la recette est simple: considérer que l'on fait partie d'une communauté, rédiger des articles très longs, truffés de références intellectualo-googlesques, saupoudrés d'exemples vécus ou vus-par-quelqu'un-qui-a-vu-celui-qui-a-vu-l'ours et surtout ne pas plaisanter. Non, messieurs-dames, car l'heure n'est pas à la galéjade, l'heure est grave : Elle est au combat et il s'agit que ça cogne. On se drape dans sa dignité, on s'indigne, parce qu'on a des principes, ventre-bleu, et que les principes ça se défend, voyez-vous, ça ne se foule pas aux pieds.
Et une fois que, fourbu d'avoir tant écrit mais le coeur satisfait du devoir accompli on repose sa souris sur son tapis, on s'en va chasser le malfaisant ou la malfaisante qui trahit la cause (même si il ou elle n'y a jamais adhéré, hein, manquerait plus qu'on leur demande leur avis à ces traîtres).
Et alors là, si on trouve une cible bien placée, bien visible au milieu d'un article, on dégaîne l'armement.
Généralement ça commence avec une boulette de papier mâché soufflé dans un Bic et ça se termine avec des missiles à l'uranium enrichi (moins subtil, moins précis, mais un maximum de dégâts en un minimum de temps).Le truc c'est que vous, cher lecteur, peut-être que comme moi, vous n'avez pas forcément envie d'appartenir à une quelconque communauté (je ne parle pas des communautés hippies où nos ancêtres avaient le plaisir de manger le fromage fabriqué avec le le lait de leurs chèvres, et le déplaisir d'aller ensuite vomir dans les tinettes situées à l'autre bout du champ par souci écologique, mais putain que c'est long 100 mètres dans la luzerne quand on a mal au bide), voire même les communautés ça vous hérisse les poils des bras. Moi en tout cas, c'est l'effet que ça me fait.

Et si il y a bien une chose que je ne supporte pas, c'est qu'on me désigne comme appartenant à telle ou telle communauté, ayant de ce fait des droits et (surtout) des devoirs vis-vis de mes amis-que-je-connais-pas-
mais-qui-sont-des-gens-biens-vu-qu'on-fait-partie-de-la-même-communauté.
Mais puisque je vous dis que je ne veux pas!
Parce que je suis une femme, je devrais me sentir solidaire de toute créature dotée des chromosomes "XX".
Parce que je suis lesbienne, je devrais brandir le rainbow flag à chaque fois que je vais faire mes courses au Spar.
Parce que je suis fonctionnaire j'imagine que je devrais être solidaire des gaziers et des postiers qui hurlent sous mes fenêtres quand ils défilent.
Parce que je fais 60 kilos je suppose que je devrais être solidaire de tous ceux qui ne sont pas en surcharge pondérale.
Parce que je roule en diesel je devrais être solidaire des compagnies pétrolières qui collent les ailes des mouettes au mazout?

Si c'est ça faire partie d'une communauté, je passe mon tour, merci bien. Surtout que si vous êtes soi-disant solidaire d'une tranche de la population, vous en rejetez mécaniquement une autre partie.

Par exemple :
Je suis une femme et je ne porte pas toutes mes congénères dans mon coeur. Ma classification correspond plutôt à : "cet individu est intéressant/cet individu n'est pas intéressant". Je n'ai rien contre les hommes, et je me fais fort de remballer les clichés qui leur collent au caleçon du type : "tous des brutes, tous des branleurs, tous des exploiteurs, etc". Soyons logique : quand j'entends "toutes des putes, toutes des chiennes, toutes des feignasses" je n'adhère pas vraiment. Pas par solidarité féminine. Parce que j'ai un cerveau et que je m'en sers.
J'évolue dans un milieu professionnel très masculin, très hiérarchisé, pas vraiment funky. Quand j'ai débarqué là comme cadre à 24 ans on m'a dit : tu vas te faire bouffer toute crue. J'ai fermé ma gueule, j'ai bossé, j'ai convaincu, et je suis toujours là. J'ai encadré des bonhommes qui avaient l'âge d'être mon père et qui me respectaient à 200%. Des remarques sexistes? Suffit de répondre du tac au tac et d'avoir confiance en soi. Et dans les autres. Non, tout le monde ne vous veut pas du mal quand vous êtes une femme. Je n'habite pas le pays de Candy, ni celui de Goldorak. Quelquepart entre les deux.

Je suis lesbienne et alors? Je ne l'ai pas choisi donc je ne vois pas bien de quoi être fière. ça ne regarde pas les autres donc je ne vois pas bien non plus pourquoi je devrais en faire étalage. Je me fous comme de ma première liquette des moeurs de mes voisins et ça m'emmerderait même de le savoir! Attention, ça ne veut pas dire qu'il faut se planquer ou faire semblant, ça c'est le meilleur moyen d'entretenir la parano. Je n'ai jamais joué les hétéros et grand bien m'en a pris! Si aujourd'hui je mène une vie ordinaire avec ma meuf et sa fille, sans aucun souci auprès de nos voisins de 30, 50, 80 ans, qui connaissent parfaitement notre situation, c'est peut-être tout simplement parce que je n'ai jamais considéré que ma sexualité devait me singulariser du reste de l'humanité. C'est une partie de ce qui me définit, mais sûrement pas l'essentiel. Le monde qui m'entoure est majoritairement hétéro, et je ne peux que m'en réjouir, sinon je ne donne pas cher de la survie de l'espèce humaine! L'homosexualité est marginale et le restera. Et alors? pas de quoi en vouloir aux autres!

Je suis fonctionnaire mais pas pour l'emploi garanti et les horaires de planqués. Pour une certaine idée du service public (celle qui consiste à ne pas se servir du public) et parce que je crois que des mots comme liberté, égalité, fraternité ont encore un sens. Je n'ai rien contre les gens qui bossent dans le privé (sinon je rejette toute ma famille!) dans des conditions souvent bien pires et pour des salaires moindres.

Je fais partie des gens qui sont en forme, ce n'est pas pour autant que je rejette les avaleurs de Big-Mac au saut du lit qui font exploser l'aiguille de leur balance. On est comme on est, essayons juste d'être un peu mieux...

Je roule en diesel mais je n'ai qu'un rêve : que ces putains de lobbies nous lâchent la grappe et laissent les ingénieurs mettre au point le moteur qui marche à la flotte.
Vous trouvez normal qu'à notre époque on se déplace grâce à des technolgies inventées en 1900 et quelques et que depuis on n'ait pas été capable de faire mieux?

Bref.
Tout ça pour vous dire que les donneurs de leçons n'ont qu'à rester entre eux. Personne ne les a invités et personne ne leur demande de venir, bon Dieu!
Le pire, c'est que quand ils vous ont vraiment dans le nez, ils sortent l'arme absolue (à manipuler à plusieurs, hein, sinon ça marche pas.) : LE BOYCOTT.

Et vous savez le plus drôle? Plus ils vous boycottent, plus ils viennent vous lire.

J'ai choisi la communuauté Miss foulard justement parce qu'elle ne renvoie à rien de précis, c'est juste une association de gens qui ne se prennent pas la tête et racontent tout et n'importe quoi sur tous les sujets, le plus souvent avec légèreté, et souvent dans la déconnade.

En un mot, la communauté anti-communautés.
J'adore!

Publié dans le séjour

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Z
@ frida: c'était pour vérifier que c'était bien toi... ;-)
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F
@ Zeste : Oh l'autre, eh !!! bien sûr que j'y vais sur ton blog... qui c'est qui laisse les coms et qui signe Frida, hein, sinon ??? <br /> <br /> Cours !!
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V
<br /> Elle court, elle court, la FRIDA,<br /> elle est passée par ici,<br /> elle repassera par là...<br /> <br /> <br />
Z
--> frida: ça, ça veut dire que tu vas pas sur mon blog. parce que, si y'a bien une chose que je suis pas fichue de faire, c'est bien de courir. Pour votre marathon, à la limite je veux bien prendre les photos...
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F
Sinon, y'a vraiment un truc qui me fait marrer en faisant le tour de vos blogs respectifs, et y compris sur le mien, c'est de voir que nous passons notre temps à courir et que moi je dis qu'à ce rythme là, on va pouvoir se faire le marathon de New-York... et voire même qu'on a toutes nos chances !!
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V
<br /> D'où l'intérêt d'être non-fumeur, on court mieux.<br /> QUI A DIT QUE J'ETAIS RELOU????<br /> <br /> <br />
L
--> Frida: Envoie-moi ton Corse, je vais lui expliquer deux-trois trucs.<br /> --> Lise: Envoie-moi ta blonde, je vais AUSSI lui expliquer deux-trois trucs.<br /> --> Frangin: Les Bretons te pardonneront, car ils ont des couilles en plomb (ou des oeufs de moucherons, je sais plus).<br /> Bon, ben je commence à courir.
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